Newsletter #26
BirdLab fait son retour !

Cela ne vous a probablement pas échappé, une nouvelle saison de BirdLab a débuté mi-novembre et se terminera en mars 2018. Pour ceux qui auraient oublié, le programme BirdLab a pour but d'étudier le comportement des oiseaux communs en hiver lors de leur passage sur des mangeoires. Dans cette application, élèves, enseignants et particuliers sont invités à reproduire en temps réel sur un smartphone ou une tablette les mouvements des oiseaux sur deux mangeoires pendant 5 minutes.

Un protocole qui standardise la collecte de données

Pour participer, c'est simple!

Birdlab

Le but du jeu est de reproduire sur son écran, pendant 5 minutes - et pas une de plus - les allers-venues des oiseaux sur deux mangeoires identiques. Pourquoi deux ? Pour voir, par exemple, si la présence d’un individu sur la première va pousser un autre individu à se poser sur la seconde, s’il va le rejoindre ou carrément sauter son repas.

Les deux mangeoires doivent être accessibles de la même manière aux oiseaux : évitez la proximité des branches ou des buissons pour une seule des mangeoires. Pour alimenter vos mangeoires, nous vous conseillons de vous procurer des graines de tournesol et de les disposez en abondance sur les plateaux. Elles sont économiques et très appréciées des oiseaux. Attention, pour ne pas modifier le comportement des oiseaux, les deux mangeoires doivent proposer la même source de nourriture.

« S’il y a toutes ces règles et consignes dans la mise en place du protocole, c’est pour que tout le monde puisse observer dans les mêmes conditions », explique François Chiron, l’un des deux chercheurs travaillant actuellement sur les données du jeu. L’objectif est de standardiser la collecte des données pour pouvoir comparer les parties entres-elles.

Les nouveautés pour l’hiver 2017-2018

De nouvelles es

Cet hiver BirdLab accueille trois nouvelles espèces : la Perruche à collier, le Pigeon Ramier et le Moineau Friquet. Si vous voulez en savoir un peu plus sur ces nouvelles recrues écoutez le spécialiste :

https://soundcloud.com/user-754592430/quels-oiseaux-sur-les-mangeoires

 

La fonction "Partage de mangeoire"

Outre ces nouvelles espèces, l’application s’enrichit d’une fonctionnalité bien pratique pour les enseignants : le partage de mangeoires ! Vous pouvez ainsi, créer une paire de mangeoires dans votre établissement sur votre smartphone et sur une tablette. Vos élèves pourront les retrouver en cherchant votre nom (ou le nom d’utilisateur que vous avez choisi) sans avoir à les créer eux-mêmes :

captures d'écran de Birdlab

Attention pour qu'une mangeoire apparaisse dans cet annuaire, il faut avoir fait au moins une partie dessus !

Où en sont les chercheurs ?

Les joueurs de BirdLab nous ont confirmé que la densité urbaine autour des mangeoires appauvrit la diversité des espèces, que les températures basses entrainent la cohue sur les graines. Et que par conséquent, il y a moins de visite dans le sud du pays que dans le nord. Ces conclusions ne sont pas nouvelles mais permettent de garantir la fiabilité du jeu de données. Aux chercheurs ensuite de les faire parler : « jusqu’à présent, les données ont surtout été  explorées, nous avons ainsi regardé le taux de présence des espèces par rapport aux autres sans utiliser la puissance des outils statiques complexes que nous disposons. ».

Par exemple, les chercheurs comptent créer ce qu’on appelle des réseaux d’interactions (je vous en avais présenté dans une newsletter précédente). En clair, ces réseaux se matérialise par un graphique avec des noms d’oiseaux reliés par des traits qui s’épaississent quand augmente l’affinité réciproque. On pourra ainsi différencier les volatiles ultra-sociaux (partageurs), entourés d’amis et les grands solitaires. « Il y aura un réseau pour chaque paire de mangeoires Birdlab, un par jardin. Avec toutes les parties, nous aurons des milliers et des milliers de réseaux ! »

Dessiner les interactions de compétition pour l’accès à la ressource alimentaire est une grande première chez les oiseaux ! L’étape suivante consistera à trouver quels paramètres environnementaux et paysagers peuvent influencer tout ça. « On ne sait pas, par exemple, si un environnement difficile, avec peu de nourriture en hiver va rendre les oiseaux plus agressifs, plus compétitifs sur la mangeoire.». Les chercheurs attendent donc vos observations pour répondre à ces questions !