Newsletter #28
Un exemple de projet d'éco-lycée

Dans cette newsletter, je vais vous présenter le projet de Marc Boulanger, qui enseigne les SVT au Lycée Chatelet à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais). Depuis 2014, Marc a décidé d’intégrer Vigie-Nature École dans une démarche de restauration de la biodiversité au sein de son lycée.

Tout commence par des diagnostics

Durant la première année de ce projet, les élèves ont évalué l’état de santé de la biodiversité avec quelques protocoles de Vigie-Nature École (Sauvages de ma rue, Oiseaux des jardins…). Ces inventaires ont permis d’avoir une meilleure connaissance des espèces présentes et leur répartition dans l’établissement. En parallèle, les élèves ont dû réfléchir aux types d’usages des différents espaces verts du lycée.

L’ensemble de ces éléments ont été synthétisés sous forme de carte par Sylvane Rava, paysagiste du CAUE d’Arras (Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement).

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Dans un second temps, les élèves ont comparé les résultats des inventaires à des données nationales (disponibles sur le site de Vigie-Nature École) afin de proposer des aménagements adaptés à la situation et susceptibles de favoriser la biodiversité. Après mise en commun, l’ensemble de ces propositions ont, à nouveau, été regroupées sous forme de carte par la paysagiste (du CAUE).

cartecarte

 

À l’action !

Après avoir fait valider ces propositions par le conseil d’administration de l’établissement, les aménagements ont pu commencer. Ainsi, 320 arbres et arbustes ont été plantés (en privilégiant des espèces locales évidemment !), 18 mangeoires et nichoirs à oiseaux (fabriqués par le menuisier du lycée à partir des propositions des élèves) ont été installés avec l’aide de la LPO (Ligue de Protection des oiseaux). Les élèves ont tenu compte des inventaires réalisés et de la territorialité de certaines espèces pour disposer les nichoirs.

Outre ces aménagements nécessitant un investissement financier de la part de l’établissement, d’autres mesures, gratuites, ont été prises avec le concours du jardinier ! Par exemple, dans certaines zones peu empruntées, l’arrêt des tontes a permis l’émergence de prairies naturellement fleurie, dans d’autres, une tonte différenciée est pratiquée. Suite aux tailles, le branchage qui était éliminé jusqu’alors constitue maintenant des fagots qui abritent des insectes, mais aussi des hérissons pendant l’hiver !

Et maintenant ?

Il aurait été dommage de s’arrêter en si bon chemin ! Chaque année, Marc propose à ses élèves d’évaluer l’impacts des aménagements qui ont été faits en continuant à utiliser les protocoles Vigie-Nature École. Et les résultats sont là puisqu’en trois ans, ils ont vu augmenter de 23 % le nombre d’espèces d’oiseaux, de 107 % de nombre d’oiseaux comptés, de 50 % le nombre d’espèces de plantes dans certaines zones et de 14 % le nombre de vers de terre ! L’arrêt des tontes de certaines pelouses a également permis d’avoir une bonne surprise, puisque des Ophrys abeille, une espèce d’orchidée menacée dans le Pas-de-Calais, ce sont mises à pousser !

Ophrys abeille

© Marc Boulanger

 

En outre, des aménagements complémentaires (hôtels à insectes, corridors à orthoptères, nids pour hirondelles), sont régulièrement ajoutés pour tenir compte des résultats des observations réalisées. Et ce n’est pas tout ! Pour les années à venir, Marc et ses élèves aimeraient intégrer l'établissement dans les trames vertes et bleues locales de façon à limiter l’effet de la fragmentation du territoire. Les espaces verts du lycée seraient alors de véritables espaces d’accueil pour la biodiversité locale…

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais un projet comme celui-là, moi ça me fait rêver !