Placettes à vers de terre
Les vers de terre sont très important pour le bon fonctionnement des sols : ils favorisent la pénétration de l’eau grâce à leurs galeries, enrichissent le sol avec des fragments de végétaux morts et favorisent la végétation. Une baisse importante du nombre de vers a des conséquences très négatives sur les cultures de plantes ou sur la santé du sol en général : si le sol est fréquemment piétiné ou labouré leur nombre peut chuter de 50 à 80% ! Pour évaluer l’état de santé des populations de vers de terre en ville, des chercheurs de l'Observatoire Participatif des Vers de Terre (Université Rennes 1) ont besoin de votre aide : à vos pots de moutarde !
Visionner la vidéo de présentation :
Le principe du protocole :
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Positionner en ligne trois zones d’échantillonnage de 1 m². Choisir un espace homogène et représentatif de la parcelle (éviter les zones piétinées). Les 3 zones de 1 m² à placer doivent être si possible au centre de cet espace et séparées de 6 m les unes des autres. Faire une photo de l’environnement immédiat, puis une seconde photo de la surface du sol. Tondre ensuite la végétation juste avant d’effectuer le prélèvement (déborder de 10 cm autour pour une meilleure visibilité). Faire une nouvelle photo de la surface du sol.
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Préparer la solution avec des gants. Pour chaque arrosage, diluer dans un peu d’eau, avec un shaker, 2 petits pots de 150 g de moutarde Amora fine et forte (produit à utiliser obligatoirement pour éviter tout biais dans le protocole). Verser dans un arrosoir, rincer le shaker et ajouter 10 L d’eau.
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Arroser chaque zone avec 10 L de mélange de manière homogène. Pendant 15 minutes, récolter les vers de terre qui remontent à la surface (uniquement dans la zone délimitée). Stocker les vers dans la bassine avec un peu d’eau. Attention, il faut bien attendre que le ver soit sorti de sa galerie avant de le récolter pour ne pas lui faire mal. Éviter de piétiner autour des zones.
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Au bout de 15 min, verser à nouveau 10 L de mélange. Récolter encore pendant 15 minutes tous les vers. Si les individus continuent à sortir au bout d’un quart d’heure, retarder le deuxième arrosage et ramasser les vers en priorité.
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Étaler les vers sur une surface de couleur claire (bâche par exemple). Les déterminer l’aide de la fiche d’identification et les séparer selon les 4 groupes. Compter les individus par groupe et reporter les résultats sur la feuille de terrain. Prendre une photo d’un spécimen de chaque espèce.
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Rincer les vers dans de l’eau. Puis les remettre à 2 m environ de la zone où la moutarde a été versée.
Pour participer, vous aurez besoin des documents suivants :
- Le livret de participation qui contient tous les documents nécessaires (fiche de détermination par exemple) pour participer à l'Opération Escargots. Vous pouvez l'imprimer au format A4 ou en livret A5 (option possible depuis le lecteur Adobe Acrobat : voir l'aide en ligne sur le site d'Adobe) ;
- L'affiche de l'observatoire (fichier volumineux, le chargement peut être long).
Quand participer ?
Vous pouvez participer de janvier à avril, de préférence le matin lorsqu’il fait entre 6 et 10°C et que le sol est humide mais non engorgé.
Que prévoir avant ?
Répartir le travail
Afin de ne pas perdre de temps sur le terrain, nous vous conseillons de bien rappeler les différentes étapes du protocole à vos élèves en salle. N’hésitez pas à répartir le travail au sein des groupes : élèves s’occupant du mélange eau - moutarde, d’autres ramassant les vers et un dernier sous-groupe pouvant les déterminer et les photographier.
Entraînez vos élèves
N’hésitez pas à utiliser les quiz photos disponibles sur notre site, la séance sur le terrain n’en sera que plus facile !
Penser à l’eau
Pour chaque zone, vous aurez besoin de 2 x 10 L d’eau. Au total, cela fait donc 60 L d’eau pour les 3 zones et il n’y a pas forcément de point d’eau à proximité de l’espace d’observation. Nous suggérons de collecter les grosses bonbonnes d’eau de 5 L vendues en supermarché (4 bouteilles par groupe).
Matériel à prévoir pour 3 zones de 1 m² :
- Coupe bordure (s’il y a de l’herbe)
- 12 piquets + ficelle + mètre (pour délimiter les zones de 1 m²)
- 3 arrosoirs de 10 L + pomme d’arrosage + agitateurs
- Eau : 60 L (deux fois 10 L par m²) + rincage
- 12 petits pots de 150 g de moutarde ‘AMORA fine et forte’
- Pinces à épiler plates
- Surface claire pour l’identification (une bâche par exemple)
- Feuilles de terrain
- Bassine
- Gants
- Appareil photo
Quelques précisions
Pourquoi faut-il réaliser le protocole vers de terre entre janvier et avril ?
Nous demandons de prélever les vers de terre en sortie d’hiver, quand les sols se sont réchauffés et que les températures matinales sont autour de 6-10°C. En effet, lorsque les sols sont trop froids (< 8°C à 10 cm de profondeur) ou trop secs, certaines espèces meurent (cas des épigés) alors que les autres entrent dans une phase d’activité ralentie, appelée léthargie. Les vers de terre ne réagissent alors plus à l’épandage de moutarde. Pour certains d’entre eux (les anéciques tête noire), ce phénomène est déclenché de manière hormonale au cours du mois de juin.
Pourquoi la moutarde fait-elle remonter les vers ?
La moutarde contient un principe actif, l’Allyl Isothiocyanate (AITC), qui est urticant pour les vers de terre. Au contact de l’AITC, les vers de terre vont avoir un réflexe de fuite et remonter à la surface.
Pourquoi utiliser de la moutarde Amora Fine et Forte ?
La concentration en AITC varie d’une marque de moutarde à l’autre, ainsi, pour pouvoir comparer les résultats, il est important que chaque participant utilise la même, d’où l’utilisation de la moutarde Amora Fine et Forte, disponible partout en France.
Pourquoi vous demande-t-on de tondre la pelouse ?
Des herbes hautes risquent de cacher quelques vers de terre et donc de fausser les résultats.
Quelques informations sur la détermination des vers de terre
Il est très difficile d’identifier les vers de terre jusqu’à l’espèce (il y en a plus de 100 en France), c’est pourquoi nous vous proposons de les regrouper en 4 catégories rassemblant des espèces (avec un aspect légèrement différent) ayant des écologies similaires. Dans le livret de participation, nous proposons donc une clé de détermination des vers de terre basée sur ces 4 groupes
Saisir vos données
L'envoie de vos observations aux chercheurs est très rapide et ne devrait vous prendre que quelques minutes !
Avant de nous dire quelles espèces ont été vues, il faudra commencer par décrire l'environnement dans lequel vous avez réalisé vos observations : êtes vous en milieu urbain ou rural ? le sol est-il particulièrement piétiné ? Toutes ces informations sont susceptibles d’expliquer la présence (ou l'absence) de vers de terre. Cette description de l’environnement proche est appelée "Zone d’observation". Cette étape peut-être faite avant la séance avec les élèves et ne sera demandée qu'une seule fois.
Pour vous permettre de préparer la création de vos zones d’observations, voici la liste des informations qui vous seront demandées.
En mettant en place ce protocole, vous permettrez à vos élèves de découvrir, sur le terrain, une partie de la biodiversité présente dans votre établissement. Mais vous pouvez aller encore plus loin !
Ainsi, en amont de la participation, vous pouvez faire réfléchir vos élèves à l’importance du respect du protocole. L’objectif est qu’ils comprennent que la standardisation induite par un protocole permet aux scientifiques de comparer les observations réalisées à un point A à celle d’un point B : la durée d’observation, la méthode d’observation sont les mêmes quels que soient l’endroit ou l’observateur. Outre le protocole qui doit être scrupuleusement respecté, les élèves comprennent la nécessité pour les chercheurs d’avoir de nombreuses données dans l’espace mais aussi dans le temps.
Après avoir participé, vous pourrez utiliser les résultats disponible sur le site pour, par exemple, comparer la richesse et la biodiversité de votre établissement à celle d’autres établissements. Ces comparaisons amèneront vos élèves à s’interroger sur les actions qui pourraient être mises en place pour favoriser la biodiversité de la cour (zone sans piétinement par exemple). En renouvelant les observations, vous pourrez suivre l’impact de ces actions dans le temps.
Vous pouvez également réaliser des graphiques représentant les espèces présentes dans différentes zones de l’établissement. Ces graphiques permettent aux élèves de visualiser simplement qu’il y une différence importante entre deux milieux de la cour. Ils peuvent ensuite proposer des hypothèses pour expliquer les différences de peuplement (des facteurs tel que l’humidité ou la température par exemple).
De nombreuses activités pédagogiques vous sont proposées (voir le bloc "Pistes pédagogiques" ci-dessous). A titre d’exemple, nous avons élaboré des pistes pour que vos élèves apprennent à analyser des données à la manière d’un chercheur en écologie.
Protocole vdt : Earthworms