Mesurer la biodiversité

Face aux menaces que l’humain représente pour la biodiversité, il  est nécessaire de l’étudier pour savoir quelles sont les impacts de ces menaces. En participant à Vigie-Nature, vous pouvez aider les scientifiques à mesurer cette biodiversité !

 

Inventorier la biodiversité

Depuis de nombreuses années, les scientifiques ont cherché à décrire le monde et les organismes qui l’habitent. Ils ont ainsi méthodiquement décrit les es qu’ils rencontraient dans les différents coins de la terre. Ce grand inventaire des espèces est en grande partie fini pour les zones les plus peuplées par les humains et donc les plus étudiées, mais on estime qu’il reste encore un grand nombre d’espèces à découvrir ailleurs. Si l’effort de description des espèces n’est généralement plus nécessaire aujourd’hui pour une biodiversité à laquelle on est confronté, en ville par exemple, et que l’on nomme « biodiversité ordinaire », il est important de savoir comment cette biodiversité se porte face aux menaces humaines. L’inventaire de la biodiversité doit donc se faire aujourd’hui - partout, dans les villes, les campagnes, les jardins, … Face à l’urgence du n actuel de la biodiversité, les scientifiques ont trouvé de nouvelles méthodes en impliquant le grand public par exemple à travers les sciences participatives !


    
Pourquoi des observatoires de la biodiversité ?

Pour étudier la biodiversité et son érosion actuelle, il faut pouvoir la décrire ainsi que les changements qu’elle subit, par exemple les modifications de la structure et du fonctionnement des es. Après avoir décrit ces changements, il s’agit de comprendre les mécanismes qui en sont à l’origine, et de déterminer les effets des pratiques humaines, qu’ils soient directs (ex. pratiques agricoles, changement d’usage des terres) ou indirects (ex. changement climatique). Des politiques en réponse à cet effet des pratiques humaines peuvent être mises en place, comme des changements de pratiques agricoles, la protection de certains espaces, … . Il est alors important d’évaluer leur efficacité en comparant les nouvelles modifications de la biodiversité qui peuvent apparaître.

Le suivi de la biodiversité doit donc être fait de façon régulière, c’est pour cela que des observatoires sont mis en place, c’est-à-dire des programmes permettant un suivi régulier de la biodiversité. Chacun de ces programmes ne concerne qu’une partie des organismes, ces organismes provenant à la fois d’une « biodiversité remarquable », c’est-à-dire les organismes que l’on croise le moins, qui ne sont pas présents près de nous, et d’une « biodiversité ordinaire » à laquelle on est fréquemment confronté. Il est important d’étudier toutes ces formes de biodiversité car c’est bien la biodiversité dans son ensemble qui est confrontée à l’impact croissant des sociétés humaines et aux changements globaux, le pissenlit comme l’ours polaire !

 

Vigie-Nature, un programme original de suivi de la biodiversité !

Les dispositifs de suivi mis en place dans le cadre de Vigie-Nature visent à étudier un grand nombre de sites répartis sur un vaste territoire, grâce à l’implication du grand public. Notre ambition est d’atteindre une grande puissance d’observation, comparable à ce qui existe dans le domaine du climat ou de l’économie. Il s’agit de décrire les changements de la biodiversité, dans l’ensemble des régions, départements, cantons, voire communes. Grâce à des suivis sur de grands espaces et sur un temps long, les scientifiques pourront utiliser les observations issues de Vigie-Nature pour savoir s’il existe des corrélations entre des es biologiques collectées (composition des communautés) et d’autres types de variables (température, degré d’urbanisation…).

 

  • Quelles variables mesurer ?
    Afin que les analyses aient un sens, les variables collectées sont choisies pour être porteuses d’informations sur l’état de la biodiversité : quelles sont les espèces présentes ? Les individus de cette espèce sont-ils nombreux ? Mais aussi, à quelle date est présente cette espèce ? Dans quel milieu, quelle zone géographique et sous quel climat ? 
     
  • Comment mesurer les variables ?
    Enfin, pour que ces analyses soient efficaces, les données sont collectées selon un « protocole standardisé », c’est-à-dire une méthode particulière respectée sur l’ensemble des sites suivis et maintenue au fil du temps. En impliquant le grand public, le risque d’erreur augmente, certaines espèces étant difficiles à différencier même parmi les plus communes, mais si le nombre d’observations est très important, ces erreurs sont compensées ! Les analyses faites sur les variables peuvent alors être suffisamment précises et puissantes pour décrire la dynamique de la biodiversité.