Algues de la laisse de mer

Avec les marées, se déposent sur le haut des plages, un amas de débris naturels (algues, bois flotté, pontes d’animaux marins…) et liés aux activités humaines (filets de pêche, verre, plastique…) que l’on appelle la laisse de mer. Les algues qui la composent proviennent des communautés d’algues qui se développent sous l’eau et qui une fois échouées sont loin d’être de simples « déchets » inutiles : elles contribuent à l’équilibre naturel des plages. Cette laisse de mer est aujourd’hui soumise à de profonds changements d’origine anthropique et climatique, qui modifient sa composition, son fonctionnement et sa dynamique naturelle, et affectent la conservation d’espèces emblématiques qui lui sont liées. En participant au protocole ALAMER, partez à la découverte d’une biodiversité insoupçonnée en tentant d’identifier une quarantaine d’espèces ou groupes d’espèces d’algues de la laisse de mer, pour aider à mieux comprendre ces changements dans le temps et l’espace.

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Comment participer ?
Etapes
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Étape n°1 : Découvrez le protocole ALAMER (pour Algues de la LAisse de MER)
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Le principe du protocole :

  1. Identifiez une zone d’observation. Sur la laisse de mer fraîche, positionnez un transect [=surface d’étude matérialisée par une ligne droite] (matérialiser par un ruban gradué ou un bout) d’une longueur de 25 mètres et notez son emplacement à l’aide d’un repère fixe à proximité ou de ses coordonnées GPS, qui permettront ensuite de positionner le transect sur une carte.

  2. À l’échelle du transect. Caractérisez les dimensions es de la laisse de mer fraîche sur le transect [=surface d’étude matérialisée par une ligne droite] (la longueur totale, la largeur moyenne et l’épaisseur moyenne), notez les marques des pratiques de gestion des plages que vous observez (présence de traces de passages de la cribleuse, d’une cale d’accès aux engins motorisés ou d’autres activités) et prenez le transect en photo si vous le souhaitez. Il faut compter un transect pour dix à quinze enfants, il est donc possible de réaliser plusieurs transects dans la même sortie.

  3. À l’échelle des quadrats. Formez des groupes d’élèves (binômes ou trinômes) et répartissez-les à 4 ou 5 endroits du transect. Chaque groupe d’élèves positionne son quadrat, surface d’étude matérialisée par un carré, d’un mètre carré sur la laisse de mer, l’identifie par un numéro disposé dans le quadrat et le prend en photo. Puis, chaque groupe :
    - Trie les algues de son quadrat par es ou groupes d’espèces ;
    - Identifie chaque espèces ou groupes d’espèces à l’aide de la clé de détermination des algues ;
    - Quantifie chaque espèces ou groupes d’espèces les unes par rapport à toutes les autres du quadrat, à l’aide d’un indice d’abondance (de 1 « algue rare » à 4 « algue majoritaire »).

 

 

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Étape n°3 : Préparez et planifiez votre sortie sur le littoral
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Quand et où participer ?

Le protocole est réalisable toute l’année, sur l’ensemble du l de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique, comprenant les plages de sables et de galets. Il est conseillé de réaliser le protocole entre trois heures avant et trois heures après l’heure de la marée basse, pour des raisons de sécurité. En fonction de la zone biogéographique où vous vous situez, la liste d’espèces ou de groupes d’espèces de la clé d’identification des algues ne sera pas la même.

 

Que prévoir avant ?

Entrainez vos élèves :

Avant de partir à l’assaut des algues de la laisse de mer, il est conseillé de prévoir une séance en classe en amont pour préparer vos élèves à :

  • Identifier les es ou groupes d’espèces à l’aide de la clé d’identification des algues ;
  • Estimer l’indice d’abondance de chaque espèces ou groupes d’espèces ;
  • Déployer le matériel de terrain.

 

Pour cela, n’hésitez pas à vous entrainer sur de vraies algues que vous aurez été ramasser sur la plage.

Préparez le matériel :
Pour réaliser le protocole, vous aurez besoin de (pour 10 à 15 élèves) :

  • 1 transect [=surface d’étude matérialisée par une ligne droite] de 25 mètres de longueur ;
  • 5 quadrats [=surface d’étude matérialisée par un carré] de 1 mètre carré ;
  • 5 clés d’identification des algues ;
  • 5 fiches de prises de notes pour les scolaires ;
  • 1 fiche de prise de note pour l’enseignant ;
  • Les numéros d’identification des quadrats ;
  • Un appareil photo ;
  • De quoi écrire.

 

Astuces !

Pour matérialiser votre transect [=surface d’étude matérialisée par une ligne droite] de 25 mètres de longueur, vous pouvez utiliser:

  • Soit un ruban gradué d’au moins 25 mètres de longueur ;
  • Soit un bout marin de 25 mètres de longueur.

Pour matérialiser vos quadrats [=surface d’étude matérialisée par un carré] d’1 mètre carré, vous pouvez utiliser :

  • Soit un bout marin de 4 mètres de longueur avec 1 nœud tous les mètres pour représenter les sommets du carré ;
  • Soit quatre tubes en PVC d’une longueur d’un mètre reliés par une ficelle.

 

Quelques précisions sur le protocole

Pourquoi utiliser un transect et des quadrats ?

En proposant à tous les participants de réaliser les observations dans les mêmes surfaces d’étude (dans notre cas un transect de 25 mètres et des quadrats de 1 mètre carré), il sera possible de faire des comparaisons de ces observations (par exemple le volume moyen de laisse de mer sur le long d’un transect ou le nombre moyen d’espèces identifiées dans les quadrats), peu importe par qui elles ont été réalisées.

Pourquoi préconiser d’échantillonner 5 quadrats par transects ?

Dans les phases de test du protocole, ce sont 10 quadrats par plage qui ont été échantillonnés. Il s’est avéré qu’à partir du 5ème quadrat, ce sont près de 90% du nombre total d’espèces qui y étaient observées. Dans l’optique de trouver le bon compromis entre le temps de participation et le pourcentage d’espèces observables, l’échantillonnage de 5 quadrats représentait le meilleur rapport. Bien sûr, pour que ce chiffre ne soit pas bloquant si jamais vous avez des petits effectifs dans votre classe, vous pouvez choisir de réaliser moins de 5 quadrats par transect (5 quadrats étant l’idéal, mais pas la règle absolue). Ils seront traités avec tout autant d’importance !

Pourquoi utiliser la clé d’identification des algues ?

On estime à environ 1500 le nombre de macroalgues [= algues visibles à l’œil nu] présentes dans les mers d’Europe. Dans un souci de simplification du protocole, il n’était pas possible de proposer toutes ces espèces à déterminer d’autant plus que certaines nécessitent une observation microscopique pour être identifiées. Nous avons donc sélectionné 40 espèces ou groupes d’espèces intéressantes à étudier dans le contexte de changements globaux (climatique et anthropique). Certaines de ces espèces sont communes sur tout le littoral de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique, d’autres ont des zones géographiques de répartition parfois limitées mais bien définies, alors que d’autres sont arrivées plus récemment sur nos côtes et vont potentiellement être amenées à se déployer davantage sur le littoral.

 

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Étape n°4 : Identifiez et envoyez vos données
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Quelques informations  sur la détermination des algues et plantes marines de la laisse de mer

La clé d’identification des algues est construite de telle sorte qu’il existe toujours un groupe d’espèces où il est possible de classer son algue. Par exemple, si un morceau d’algue rouge est difficile à identifier jusqu’à l’espèce, il est possible de rester au groupe d’espèces « Algues rouges frisés » ou « Algues rouges aplaties » ou « Algues rouges filamenteuses », sans nécessairement aller plus finement dans la classification. Cette façon de procéder est importante pour le suivi scientifique car elle permet de ne pas « oublier » de préciser que l’espèce ou le groupe d’espèces était bien présent au moment du relevés.

Saisir vos données

L'envoi de vos observations aux chercheurs est très rapide et devrait vous prendre une dizaine de minutes !

 

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Étape n°5 : Et plus si vous le souhaitez !
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En mettant en place ce protocole, vous permettrez à vos élèves de découvrir, sur le terrain, une partie de la biodiversité présente en bord de mer. Mais vous pouvez aller encore plus loin !

Ainsi, en amont de la participation, vous pouvez faire réfléchir vos élèves à l’importance du respect du protocole. L’objectif est qu’ils comprennent que la standardisation induite par un protocole permet aux scientifiques de comparer les observations réalisées à un point A à celle d’un point B : la méthode d’observation est la même quels que soient l’endroit ou l’observateur. Outre le protocole qui doit être scrupuleusement respecté, les élèves comprennent la nécessité pour les chercheurs d’avoir de nombreuses données dans l’espace mais aussi dans le temps.

Après avoir participé, vous pourrez utiliser les résultats disponibles sur le site pour, par exemple, comparer la richesse et la biodiversité en algues de votre plage à celle d’autres plages. Vous pouvez également réaliser des graphiques représentant les es présentes selon les algues étudiées.

Par ailleurs, une proposition de séquence pédagogique est actuellement en cours de construction pour permettre d’aborder la démarche scientifique en amont et en aval de la mise en œuvre du protocole sur le terrain. Elle sera prochainement mise à disposition sur le site internet.

Protocole

Protocole plagesvivantes : ALAMER