La reproduction chez les oiseaux

Tous les oiseaux sont ovipares, c’est-à-dire que les femelles pondent des œufs dans lesquels l’embryon terminera son développement avant l’éclosion. Pour que les poussins voient effectivement le jour, les adultes sont soumis à un processus de reproduction complexe allant de la parade nuptiale au nourrissage des oisillons.

 

La formation des couples

Dans les zones tempérées, la période de reproduction se déroule au printemps. L’accouplement est précédé d’un ensemble de manifestations particulières : la parade nuptiale.

Le mâle, paré d’un nouveau plumage, souvent spécial (plumage de noce), cherche à captiver la femelle par l’étalage de sa parure, des danses, des combats avec d’autres mâles et, le plus souvent, par son chant dont toutes les qualités sont développées à ce moment-là. Souvent également, le mâle fait de petits cadeaux à sa belle. Lorsque le couple est constitué, celui-ci pourra durer jusqu’à la fin de l’été, mais rarement au-delà.
 

L'appareil reproducteur

Chez la femelle l’ovaire apparaît comme une grappe constituée de cellules reproductrices qui arrivent à maturité successivement. L’ovule mûr est recueilli par un large pavillon et descend dans la trompe, ou oviducte, où il peut être fécondé.

Légende du schéma : ovaire, pavillon, oeuf, région de fabrication de l'albumine, oviducte, région du dépôt de la coquille, vagin, cloaque, orifice ano-génito-urinaire
Schéma de l’appareil reproducteur d’un oiseau femelle © Muriel Janus | Vigie-Nature École

Chez le mâle, l’organe d’accouplement, ou pénis, est absent sauf exception. Dans la majorité des cas, lors de l’accouplement, les spermatozoïdes arrivent dans le cloaque du mâle par les canaux déférents et sont émis dans le cloaque de la femelle. Ils remontent ensuite dans l’oviducte à la rencontre de l’ovule. La fécondation est donc interne. 

Le couple se mettra ensuite à la recherche d’un endroit caché, ou inaccessible, où la femelle pourra pondre ses œufs. La plupart des oiseaux construisent un nid sur une fourche de branche dans un arbre ou un arbuste, mais certains déposent leurs œufs dans un trou d’arbre (Mésange charbonnière), de mur d’immeuble ou sous un toit (Moineau domestique, Martinet noir). Enfin les hirondelles élaborent des coupes en boue sous un plafond ou un rebord de fenêtre.


 

À son insu

L'œuf

L’œuf volumineux de l’oiseau a une structure complexe :

L’ovule est constitué du jaune ou vitellus. Il porte à sa surface le germe ou vésicule germinative qui se développera en embryon s’il est fécondé. Ce jaune contient des réserves nutritives riches en lipides (matières grasses).

Au cours son transit dans l’oviducte, le jaune, recouvert par la membrane vitelline, sera entouré par le blanc ou albumen formé de plusieurs couches. Constitué de protéines, l’albumen représente un supplément de réserves pour l’embryon. Il permet également d’amortir les chocs.

Les premières couches du blanc s’étendent vers les pôles en cordons spiralés : les chalazes, elles permettent au jaune de maintenir le germe en surface lorsque l’œuf est soumis à des mouvements. En effet, le germe ne peut se développer que s’il reste en surface du jaune.

Autour de l’albumen, on trouve deux membranes coquillières. Au moment de la ponte, le refroidissement de l’œuf provoque une contraction de ces membranes dont le résultat est la formation d’une poche d’air au gros bout de l’œuf. Les membranes coquillières ont également pour rôle de protéger le jaune de toute infection microbienne.

La coquille extérieure, acquise à la fin du parcours dans l’oviducte, est constituée de cristaux de sels minéraux dont du carbonate de calcium et de protéines. De minuscules espaces entre les cristaux, appelés pores, permettent à l’air de pénétrer dans l’œuf. L’agencement des cristaux confère à la coquille une grande résistance en lui permettant de faire face à une à une pression venant de l’extérieur. Lors de l’éclosion, l’oisillon brise aisément la coquille à coups de becs car ceux-ci viennent de l’intérieur et la coquille est alors devenue mince et fragile.

Chez les oiseaux, l’œuf éclos à l’extérieur du corps de la femelle, les oiseaux sont des animaux ovipares. La ponte d'œufs déposés à l'air libre offre un grand intérêt : ainsi, dès les premières étapes de sa croissance, l'embryon est entouré d'un milieu protecteur qui subvient à tous les besoins, et sa mère dispose d'une certaine latitude pour s'alimenter ou s'enfuir face aux prédateurs.
 

 

La ponte
 

15 oeufs de Mésange bleue
Photo d’une ponte extraordinaire de 15 œufs de Mésange bleue © Fréderic Jiguet | Vigie-Nature

Beaucoup d’oiseaux ne pondent qu’une seule fois par an mais certaines espèces pondent plusieurs fois dans l’année, dès que les jeunes sont élevés (2 pontes chez la plupart des Mésanges charbonnières et le Rouge gorge, jusqu’à 3 pontes chez le Merle noir).

Les œufs sont pondus le matin, et sont pondus au moins à un jour d’intervalle. Pour que tous les œufs éclosent en même temps, la femelle ne commence l’incubation qu’une fois tous les œufs pondus. Seuls les rapaces commencent à couver dès le premier œuf, les poussins n’auront pas le même âge, les plus jeunes mourront en premier s’il n’y a pas assez de nourriture.


 

À son insu

Reconnaître les nids et les œufs des oiseaux les plus fréquents

Identifier les nids et les œufs des oiseaux des jardins :

http://www.ornithomedia.com/pratique/identification/identifier-nids-oeu…

 

La couvaison

 Les œufs doivent rester la plus grande partie du temps à une température constante voisine de celle du corps de l’oiseau. L’adulte qui couve les retourne régulièrement pour répartir la chaleur à l’intérieur. La partie ventrale de son corps, qui recouvre les œufs, perd alors ses plumes pour garantir la transmission d’un maximum de chaleur. Cette période d’incubation ne débute que lorsque tous les œufs sont pondus. Sa durée varie chez les petits oiseaux entre 10 et 15 jours (13 ou 14 jours chez la Mésange charbonnière et chez les grives).

La couvaison est pratiquée soit par la femelle seule, soit alternativement par le mâle et la femelle et parfois par le mâle seul. Pendant que la femelle couve, le mâle lui apporte à manger et souvent la charme de son chant.
 

Le nourrissage des jeunes
 

 

quatre oisillons de Linottes mélodieuses
Oisillons de Linottes mélodieuses attendant leur nourriture © Fréderic Jiguet | Vigie-Nature
sept oisillons de Mésanges charbonnières
Photo d’un nid de Mésanges charbonnières © Fréderic Jiguet | Vigie-Nature


Il existe deux sortes de comportement des jeunes après l’éclosion :

  • Les espèces nidifuges dont les petits naissent avec un duvet et peuvent quitter le nid et s’alimenter seuls dès l’éclosion comme la Caille des prés.
     
  • Les espèces nidicoles dont les oisillons naissent nus et aveugles et sont dépendants de leurs parents pendant un certain temps. Les parents n’ont alors de cesse de  les nourrir. Par exemple, chez la Mésange charbonnière, la durée de nourrissage est de 17 heures par jour au cours desquelles les parents apportent 30 à 50 insectes par heure à leurs petits. Ceux-ci passent d’un poids de naissance d'environ 1,3 grammes à celui de 18 grammes en moins de 15 jours. 
     
À son insu

Bibliographie

La Hulotte

Nous vous conseillons la lecture, toujours passionnante, de la Hulotte notamment les numéros : 11, 16, 19 et 35.