Adaptations au vol
S’il y a bien une chose que tout le monde connaît sur les chauves souris c’est qu’elles volent. Mais si voler donne de nombreux avantages à la chauve-souris, ce mode de déplacement est aussi contraignant.
Les avantages et inconvénients du vol
Les chauves-souris sont les seuls mammifères volants, cette caractéristique leur apporte de nombreux avantages :
- elles ont accès à une nourriture inaccessible depuis le sol,
- elles peuvent se déplacer rapidement et fuir en cas de besoin,
- elles ont accès à des gîtes sécurisés, que peu de prédateurs peuvent atteindre.
Pour autant, ce type de déplacement a aussi quelques inconvénients. Le principal étant que ce mode de déplacement est très couteux en énergie, se déplacer en l’air consomme deux fois plus d’énergie que de courir !
L’aile de la chauve-souris
Le vol des chauves-souris est rendu possible par une modification des membres antérieurs, comme pour les oiseaux. Les chauves-souris ne volent pas grâce à des plumes mais grâce à des membranes constituées de peau et de muscles appelées patagiums. Suivant sa position sur le corps de l’animal, le patagium porte un nom différent. L’aile des chauves-souris, le plagiopatagium, relie leurs doigts très allongés (excepté le pouce) à leur corps. Chez toutes les espèces d’Europe, l’uropatagium, relie également les membres postérieurs et la queue, contribuant ainsi au vol et pour certaines espèces, à la capture des proies.
Un corps adapté au vol
Pour pouvoir voler, les chauves-souris ne possèdent pas simplement des ailes. Tout leur corps est adapté pour rendre le vol possible.
- Les os des épaules (la ceinture scapulaire) et les clavicules sont soudés ce qui permet aux muscles qui permettent aux ailes de battre de s’y insérer. Certaines vertèbres sont également soudées rendant ainsi la base de la colonne vertébrale rigide pour supporter les pressions du vol. Enfin tous les os sont à la fois souples et très solides.
- Le système circulatoire est aussi adapté au vol : le cœur est trois fois plus gros que chez un mammifère de la même taille et bat deux à six fois plus vite en vol qu’au repos. Ceci permet d’irriguer les muscles de l’aile.
- La respiration est couplée aux battements d’ailes, ce qui permet d’économiser de l’énergie en réalisant l’ensemble dans le même mouvement.
Cette adaptation au vol n’empêche pas la locomotion au sol. Les espèces y courent à quatre pattes, appuyées sur leurs poignets. Le Grand Murin par exemple, chasse de cette façon au sol les carabes (des scarabées carnivores), composant l’essentiel de son régime alimentaire.
Le « deuxième cœur » des chauves-souris
De fins muscles sont présents dans les parois des artères et des veines du patagium, ils se contractent et permettent de faire avancer le sang dans toute la membrane alaire dont la surface est très importante. Ce système est appelé cœur veineux.