Définir la notion de biodiversité
Souvent employée et parfois mal comprise, la biodiversité ne se résume pas au nombre d’espèces vivantes, il s’agit de l’ensemble de la diversité du vivant. A la fois facile à saisir mais difficile à définir précisément, découvrez ce qu’est la biodiversité !
La biodiversité, un produit de l’évolution
Le terme « biodiversité » est récent et s’est diffusé à l’occasion de la conférence internationale de Rio de Janeiro en 1992. Littéralement, ce terme désigne la diversité du vivant. Pour comprendre la biodiversité il faut se placer dans le cadre de l’évolution du vivant, puisque la biodiversité que l’on observe aujourd’hui est issue de cette évolution. Sur de grandes échelles de temps la biodiversité n’est pas fixe, elle est amenée à changer en fonction des relations entre les organismes et leur milieu. La biodiversité est donc difficile à étudier puisqu’elle dépend de tous ces liens des organismes entre eux et avec leur environnement. Pour illustrer ce terme, Robert Barbault, professeur en écologie, avait une belle image : « La biodiversité, c’est le tissu vivant de la planète. ». La biodiversité peut donc s’observer à différentes échelles, aucune n’en donnant une vision générale. Pour simplifier, trois échelles sont généralement étudiées : celle de l’espèce, des gènes et des écosystèmes.
La diversité des espèces
Depuis plusieurs siècles, la diversité du vivant a été décrite à partir des espèces. Aujourd’hui encore, ce niveau est très étudié et est un premier pas pour comprendre le vivant, un nombre encore très important d’espèces restant à décrire. Souvent, le nombre d’espèces présentes est le seul critère utilisé pour étudier la diversité. Si cette façon de faire semble a priori facile, elle n’est pas représentative de ce qu’est vraiment la biodiversité et en donne une vision faussée. En effet, en prenant en compte l’évolution, les espèces vont changer au cours du temps, certaines espèces pouvant être très proches, ou bien une même espèce pouvant présenter des organismes de forme très différente. C’est le cas notamment de l’Escargot des haies, des escargots de la même espèce présentant des couleurs de coquille très différentes !
La diversité génétique
Pour étudier cette diversité à l’intérieur des espèces, on peut utiliser la forme des organismes, mais les différences étant souvent très faibles, d’autres méthodes peuvent être mises en œuvre. C’est le cas notamment de la génétique. Les gènes sont transmis entre un individu et sa descendance et les variations de forme entre les individus peuvent provenir d’une différence au niveau de ces gènes. Les versions différentes d’un même gène sont appelées allèles. Etudier les gènes permet donc de voir à la fois les différences entres les espèces et à l’intérieur d’une même espèce, entre les individus. Mais si la diversité du vivant peut être liée à ces gènes, ceux-ci ne sont pas les seuls à jouer, et ils ne nous informent pas directement sur les relations entre les organismes et leur environnement.
La diversité des écosystèmes
Le dernier niveau, celui de l’ , permet de dépasser le niveau de l’espèce mais cette fois-ci en prenant en compte les relations des organismes entre eux (qu’ils soient ou non de la même espèce) et avec leur environnement. Les écosystèmes, c’est-à-dire les organismes, leur environnement, et les relations qu’ils entretiennent, peuvent être très divers puisqu’ils vont des forêts aux rivières en passant par l’intestin des animaux et les flaques d’eau !
Les trois niveaux de diversité que sont les espèces, les gènes et les écosystèmes permettent donc de montrer des facettes de la biodiversité mais c’est en les comparant que l’on peut appréhender le « tissu vivant de la planète » !
De la biodiversité en ville ?
Le gris du béton domine dans le quartier d’affaires de La Défense. Pourtant, le promeneur curieux peut y découvrir une étonnante biodiversité urbaine sauvage. Plantes, champignons, insectes, araignées, oiseaux, mammifères, etc. s’installent en ville à la moindre opportunité. Partons à la découverte de cette biodiversité largement ignorée en compagnie de plusieurs naturalistes : Maxime Zucca et Julien Birard de Natureparif, Nathalie Machon du Muséum national d’Histoire naturelle, Mathieu de Flores de l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) et Michel Colombe. Ils ont animé une sortie nature à La Défense pour des agents du ministère du Développement durable lors de la journée mondiale pour la biodiversité (22 mai). L’occasion de découvrir également comment chacun d’entre nous peut contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité par le biais des sciences participatives (par exemple avec les observatoires Oiseaux des jardins, Sauvages de ma rue ou le Suivi photographique des insectes pollinisateurs). Ouvrons les yeux et changeons de regard !
La biodiversité, un concept récent
Appréhender le concept de biodiversité, son origine et sa place comme problématique dans le cadre de l'éducation au développement durable est un des premiers enjeux pour les enseignants.
Retrouvez toute une sélection d'articles et de ressources sur ce sujet en suivant ce lien vers la plateforme d'enseignement à distance du Muséum :