Cycle de vie
On ne peut apercevoir des chauves-souris en train de chasser que pendant une partie de l’année, le reste du temps elles hibernent et donnent naissance à leur petits.
Un hiver ralenti
Le mode de vie aérien des chauves-souris leur demande énormément d’énergie et leur impose donc une grande consommation de proies. Sous notre climat tempéré, ce n’est possible qu’aux beaux jours. En hiver, les espèces européennes entrent en mode de vie ralentie, c’est ce que l’on appelle l’hibernation. Pour cette hibernation, les chauves-souris vont chercher des lieux confortables comme des cavités (grottes, ponts, souterrains, arbres creux, ...). Généralement ces cavités ont une température positive (8 à 10° en moyenne) et un taux d’humidité suffisamment important pour éviter le dessèchement de leur membrane alaire. Au cours de l’hibernation, leurs fonctions vitales se ralentissent, leur température interne baisse jusqu’au niveau de la température ambiante, leur permettant ainsi, en limitant leurs dépenses énergétiques, de survivre au manque de nourriture.
La reprise des activités au printemps
Au printemps, les températures remontent et les insectes sont de retour, les chauves-souris peuvent reprendre leur activité de chasse. Elles se déplacent alors vers leurs gîtes d’été et leurs terrains de chasse.
A partir de mai, les femelles se regroupent en nombre plus ou moins important selon les espèces dans des endroits chauds, calmes et sombres comme par exemple des arbres creux, des greniers, des ponts ou des grottes. Dans ces gîtes de mise bas les femelles donneront naissance à leur unique petit de l’année (parfois à des jumeaux) en début d’été, à une période où abondent les insectes.
Reproduction et fécondation décalée
À l’automne, dès que les jeunes sont capables de chasser seuls et avant le déclin des populations d’insectes, les deux sexes se retrouvent pour l’accouplement. L’accouplement peut avoir lieu dans divers sites selon les espèces : gîtes de mise-bas, d’hibernation ou transitoires. Même si l’accouplement a eu lieu à l’automne, le développement des embryons ne démarre qu’au printemps chez presque toutes les espèces. Car les femelles conservent le sperme dans leurs voies génitales et l’ovulation et la fécondation ne se déclenchent qu’à la fin de l’hivernage. Après l’accouplement, les chauves-souris regagnent leur site d’hivernage.
Vulnérabilité des chauves-souris
La faible fécondité des chauves-souris est compensée par leur longue espérance de vie.
Le fait de ne pas avoir besoin de donner naissance à beaucoup de petits rend les chauves-souris moins sensibles aux phénomènes climatiques exceptionnels qui pourraient réduire la production de jeunes comme par exemple un début d’été froid, pluvieux et donc pauvre en insectes.
En revanche, si de nombreux adultes meurent en même temps, les chauves-souris vont avoir du mal à retrouver une population importante, ne pouvant pas donner naissance à plus d’un petit par an. Elles vont être très affectées par ce type de mortalité. Elles sont donc particulièrement fragiles aux agressions et perturbations telles que la disparition de leurs gîtes, la destruction et la dégradation de leurs habitats, l’emploi massif d’insecticides.