La biologie des algues brunes

Les algues brunes jouent un rôle important pour la vie de l’estran. Leur mode de vie accroché au rocher et les conditions de vie particulières de l’estran impliquent une répartition particulière de ces algues.

 

La classification des algues brunes

Ni plante, ni champignon, mais que sont ces algues brunes ? Les algues ne font pas toutes parties d’un même groupe d’organismes. Pour différencier les groupes d’algues on parle généralement d’algues « rouges », « vertes » ou « brunes ». Mais attention, il ne faut pas toujours s’y fier, certaines fois des algues peuvent avoir une couleur différente de celle qualifiant leur groupe ! 


Les algues brunes que l’on peut observer sur les ns font partie du groupe des Straménopiles. Tout comme les plantes de votre rue, elles produisent leur propre matière organique en réalisant la e. Pour capter l’énergie solaire, elles possèdent des composés chimiques que sont les pigments de chlorophylle et de flucoxanthine. Malgré la présence de chlorophylle, à qui l’on doit la couleur verte des plantes, ces algues sont brunes, cela étant dû à la fluoxanthine. 

 

La répartition des algues brunes sur l’estran

Les algues suivies dans BioLit sont des algues brunes du groupe des Fucales. Elles sont de grandes tailles, de couleur brune et disposées dans la zone soumise au balancement des marées appelée l’estran, cette zone à la fois mi-terrestre mi-marine.


Elles s’organisent en ceintures algales, c’est à dire qu’elles sont disposées en étages tout au long de l’estran en fonction de la variation des conditions de vie (vent, houle, durée des marées, température, salinité). Chaque e végétale a alors une zone, un habitat, déterminée par ces paramètres physiques, ce qui va structurer l’écosystème.
 

Pour aller plus loin

L'organisation de l'estran

L’estran est soumis environ toutes les 6 heures à des changements physiques très importants lorsque l’eau se retire. Les es d’algues vont alors se fixer et se développer dans la zone qui correspond à leurs capacités à résister :

  • à la sécheresse, 
  • à des variations (augmentation ou diminution) de la température, 
  • ou encore à des variations de salinité parfois très importantes. 

 


Ces différents paramètres physiques sont définis comme facteurs de stress pour les espèces végétales et animales y vivant. Chaque espèce végétale a alors une zone, un habitat, déterminé par ces paramètres physiques. 
Dans ces zones, appelées aussi "habitat potentiel", plusieurs espèces peuvent tenter de se fixer... Les espèces les plus compétitives se fixeront préférentiellement au plus bas de l’estran, zone la moins stressante pour la physiologie des espèces.


L’importance de la houle et des vents dominants peuvent aussi influencer la distribution des espèces fixées sur l’estran. En effet, certaines espèces sont plus ou moins sensibles aux vagues puissantes, tout comme les coups de vents répétés. On peut distinguer ainsi plusieurs "modes", définis par ces paramètres hydrodynamiques : le mode abrité, le mode semi-abrité et le mode battu. En mode abrité, on trouve en général toutes les ceintures algales bien représentées. Moins le l est abrité, moins il y a d’espèces, les plus fragiles disparaissant en premier.
 

Pour aller plus loin

L'organisation du littoral

Le l est organisé en étages successifs :

  • L’étage supra-littoral n’est pas atteint par la marée haute, il est humidifié par les embruns (courants d’air chargés de gouttelettes d’eau salée) ; les es qui y vivent ne supportent pas d'être immergées ;
  • L’étage médio-littoral est submergé à chaque marée haute et découvert lors des marées basses. Cet étage est peuplé par des organismes plus polyvalents qui supportent des périodes prolongées d’immersions et de sécheresse. Les communautés sont dominées par certaines espèces de fucales notamment la pelvétie caniculée (Pelvetia canaliculata), le fucus spiralé (Fucus spiralis), le fucus vésiculeux (Fucus vesiculosus) et enfin le fucus té (Fucus serratus). Dans les milieux particulièrement protégés, l’ascophylle noueux (Ascophyllum nodosum) domine généralement le peuplement du médiolittoral inférieur à la place du fucus vésiculeux (Fucus vesiculosus).
  • L’étage infra-littoral reste immergé même à marée basse (sauf lors des grandes marées), les espèces qui y vivent, comme les laminaires ou encore comme le "haricot de mer" (Himanthalia elongata) ne supportent que de faibles durées d’exondation et ont besoin d’être immergées tout le temps.

 
Cet étagement se retrouve sur tous les littoraux, qu’ils soient sous l’influence prononcée des marées comme sur la façade atlantique, ou le long de la mer Méditerranée où ce phénomène est moindre.