Newsletter #30
Comment les enseignants s'approprient-ils de Vigie-Nature École ?

Pour la rentrée, je profite de cette newsletter, pour vous présenter les résultats d’une étude qui vise à comprendre comment les enseignants s’approprient Vigie-Nature École dans leurs classes. Avec une équipe de didacticiens de l’université Paris-Diderot, nous avons proposé un questionnaire en ligne à des enseignants du premier comme du second degré en mai et juin 2016, vous y avez d’ailleurs peut-être répondu !

Qui sont les enseignants participants à Vigie-Nature École ?

Parmi les 254 répondants à notre questionnaire, 99 participaient effectivement à Vigie-Nature École (les résultats que nous vous présenterons par la suite ne porteront que sur ces 99 répondants).

Dans cet échantillon, la majorité des répondants sont des femmes (72 %) enseignant les SVT dans le second degré (64 %). Ce sont principalement des professeurs expérimentés (71 % enseignent depuis plus de dix ans), qui ne participent, pour 60 % d’entre eux, à Vigie-Nature École que depuis un an.

Au niveau de la participation, la majorité des enseignants (64 %) n’a testé qu’un seul observatoire avec ses classes. Seuls quelques professeurs, particulièrement motivés, ont participé à six observatoires sur sept. À l’image de la participation nationale à VNE, deux observatoires sortent du lot avec plus d’un participant sur cinq : “Opération Escargots”, dont le protocole est très simple, et “Placettes à vers de terre” qui porte sur un objet d’étude original.

Quelles sont les intentions des enseignants participants à Vigie-Nature École ?

Deux questions du questionnaire portaient sur les intentions des enseignants lorsqu’ils participent à Vigie-Nature École. Ce diagramme permet de visualiser de manière synthétique le pourcentage d’enseignants estimant les différents objectifs importants ou très importants.

carte

Trois thématiques semblent faire l’unanimité chez les enseignants :

  • Enseigner la biodiversité par le terrain (thème 1)

Sensibiliser les élèves à la biodiversité (97 %), les engager à préserver la biodiversité proche à partir des connaissances acquises (95 %) et les éduquer au développement durable (89 %) sont des objectifs importants ou très importants pour les professeurs du premier et du second degré.

  • Contribuer à la recherche (thème 2)

La majorité des enseignants déclare important ou très important de contribuer à la recherche (85%). Cependant, malgré cette volonté affichée, seul la moitié d’entre eux envoient leurs observations aux chercheurs.

  • Enseigner les sciences dans ses différents enjeux (thème 3)

Le programme de sciences participatives d’étude de la biodiversité est un moyen pour les enseignants de “donner le goût des sciences” aux élèves (91 %), est un levier pour travailler une démarche scientifique (87 %), et permet de “donner une image plus réaliste des pratiques scientifiques” (84 %), ce qui peut contribuer à modifier l’image de la nature de la science des élèves. Enfin, les enseignants voient dans VNE une façon de “travailler des notions, des capacités et des attitudes au programme” (79 %).
 

Comment les enseignants s’approprient-ils Vigie-Nature École dans leurs classes ?

D’après notre étude, la moitié des enseignants intègre la mise en place du protocole en début de séquence pour faire questionner les élèves, d’autres, moins nombreux, ne l’utilisent qu’en fin de démarche pour un réinvestissement des acquis.

Le travail en classe autour du protocole peut aller de la simple lecture du protocole à une analyse fine des différentes étapes. De même, si une majorité se limite à appliquer le protocole, d’autres le complètent ou le mettent en œuvre à plusieurs reprises. Par exemple, des collègues peuvent choisir de mettre en place des planches à escargots (voir le protocole de l’Opération Escargots) dans des milieux de l’établissement très différents tels qu’une pelouse tondue, une zone en friche ou une zone bétonnée. Ces variétés de milieux permettent d’évaluer l’impact des activités humaines sur les populations d’escargots.

Ces résultats montrent que Vigie-Nature École offre aux enseignant une grande liberté dans la mise en œuvre. Ainsi, les protocoles ne sont pas perçus comme des contraintes. D’ailleurs pour les participants, la plus-value principale de ce dispositif réside dans les ressources proposées (protocoles, fiche de détermination, résultats scientifiques…) qui permettent d’aborder la démarche scientifique et sensibiliser leurs élèves à l’environnement. Enfin, le fait de collecter des données utiles aux chercheurs est une source de motivation importante pour les élèves.