Newsletter #36
Et si vos élèves observaient la nature pendant le confinement ?

Tout d'abord nous espérons que vous, vos familles et vos proches vous portez bien pendant cette période compliquée. Afin de vous aider à rendre le confinement moins lourd sur votre quotidien, nous vous proposons un condensé de ressources pour vous et vos élèves.

Profitez de la période de confinement pour faire participez vos élèves !
photo Colin Fontaine
Colin Fontaine

Selon notre nouveau Directeur scientifique Colin Fontaine, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle, nous sommes peut-être en train de documenter des changements d’ampleur, alors que personne n’est encore capable de savoir comment la biodiversité va réagir suite au confinement d’une bonne part de la population.

Pourquoi collecter des données pendant cette période de confinement ?

Notre occupation de l’espace, notre utilisation de l’environnement a été drastiquement modifiée : les rues, comme beaucoup de lieux urbanisés, sont devenues désertes, silencieuses. D’un autre côté, les jardins privés vont connaître une plus forte occupation. Par conséquent ces changements vont sans doute engendrer des modifications de comportement des espèces. Des études ont déjà montré que les oiseaux adaptent leur fréquence de chant à leur environnement sonore. Pour se faire entendre malgré le bruit ambiant, certaines espèces urbaines baissent leur fréquence. Le silence régnant désormais partout, qui sait si les oiseaux ne vont pas se mettre à chanter différemment ? On peut aussi s’attendre à des changements de distribution dans l’espace. En temps normal, lorsque les parcs sont bondés, en particulier le weekend, les oiseaux qui s’accommodent bien de la présence humaine dominent, comme le moineau ou le pigeon. Pendant ce temps-là, les autres espèces plus « sauvages » préfèrent se mettent à l’écart. Les parcs étant maintenant fermés, les pigeons vont peut-être devoir partager l’espace et les ressources… Nous verrons grâce à vous et aux chercheurs déjà en train de procéder de leur côté à des suivis, si ces hypothèses se confirment. Et si des effets inattendus se produisent.

Une expérience inédite, grandeur réelle !

Les conséquences sur la biodiversité vont sans doute se limiter à la durée du confinement. Mais on peut assister potentiellement à une cascade d’effets sur des écosystèmes entiers. Par exemple, en subissant moins de piétinement qu’à accoutumée, les plantes des trottoirs vont sortir du sol, de même que le ralentissement de la gestion des espaces verts favorisera l’apparition d’herbes hautes. Comme dirait notre collègue botaniste Nathalie Mâchon, ça va jaillir en feu d'artifice, surtout s'il se met à pleuvoir un peu. Résultat ? Par effet de ricochet, les insectes pollinisateurs devraient profiter de nouvelles ressources florales. Si cela se réalise, les photos des participants au Spipoll en témoigneront sûrement dans les prochaines semaines !

Que proposer à vos élèves ?

Pendant cette période de confinement, vous pouvez proposer à vos élèves de réaliser, chez eux évidement, quelques-uns de nos protocoles. Voici une sélection des observatoires faciles à mettre en place dans un jardin ou depuis un balcon :

tableau

Comment faire concrètement ?

Nous vous conseillons de proposer à vos élèves commencer par regarder la vidéo de présentation de l’observatoire que vous aurez choisi, puis de télécharger le livret de participation. Ils pourront ensuite s’entraîner à utiliser nos outils de détermination en testant nos quiz et en consultant la vidéo expliquant le fonctionnement des clés de détermination.

De votre côté, il suffit de vous inscrire sur le site Vigie-Nature École si ce n’est pas déjà fait.

Dans votre espace personnel, vous devez créer au moins une classe (en cliquant sur « Saisir des données et gérer mes classes »). Cette classe devra contenir au moins un groupe (vous pouvez n’en faire qu’un seul ou créer un groupe par élève… choisissez ce qui est le plus pratique pour vous !). Il faudra également choisir un mot de passe. Enfin, toujours lors de la création de la classe, pensez à choisir « Oui » à la question « Les élèves de cette classe peuvent-ils créer eux-mêmes une zone d'observation ? ». Les élèves devront décrire l’environnement dans lequel ils font leurs observations. La description de cette zone d’observation permet aux scientifiques de connaître le contexte dans lequel ont été réalisées les observations : était-ce en milieu urbain ou rural ? des produits phytosanitaires ont-ils été utilisés ? Toutes ces informations sont susceptibles d’expliquer la répartition des êtres vivants observés. En cas de doute, vous pouvez consulter ce tutoriel.

Vous devrez donner ces informations à vos élèves pour qu’ils puissent nous transmettre leurs observations.

Vous souhaitez en savoir plus sur Vigie-Nature École ?

Nous profitons de cette période de confinement pour mettre en ligne une formation en ligne. Tout au long de ce parcours, nous vous présenterons le principe des sciences participatives et comment les mettre en place dans vos classes. Une fois toute la formation réalisée, vous serez prêts à répondre aux questions de vos élèves et vous aurez une bonne vision des potentialités offertes par ce dispositif ! Cette formation a été prévue pour se dérouler sur 6 semaines à hauteur de 1h de travail hebdomadaire, sentez-vous cependant libre de vous organiser à votre convenance !

La première partie de cette formation est déjà en ligne (un nouveau module s'activera chaque semaine) à cette adresse :

http://formation.vigienature-ecole.fr/